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Aphrika
17 novembre 2014

Kamitophonie

 

 

Kamitophonie ou si nous parlions la même langue.

Si nous considérons la langue un comme moyen de communication, permettant devéhiculer des valeurs culturelles et sociales, aucune nation nepeut évoluer, et encore moins se développer dans une langue étrangère.

En Afrique 90 % des enfants passent les 15 premières années de sa vie à essayer d’acquérir un vocabulairedans une langue étrangère (dans notre cas le Français), qu’un enfant Français a déjà appris entre 0 et4 ans, sans pour autant yarriver. Donc il ne pourra, pendant le cycle primaire presque rien comprendre, tant sur le plan scientifique, que dans les autres matières telles que l’histoire, qui est très importante, que la géographie.

Arrivé à l’age adulte, cet enfant va regarder ou lire les différents journaux, sans pouvoir vraiment comprendre les informations.

Donc l’éducation de base dispensée en langue étrangère constitue les causes de l’échec de nos systèmes éducatifs. Quand on saitque dans cette mondialisation, l’éducation est le meilleur investissement que nous puissions faire pour espérer un jour voir nos peuples se relever, je ne dirai pas que l’Afrique noire est mal parti, mais qu’ellen’est pas partie du tout.

Car un peuple mal éduqué sera mal gouverné, quoi qu’on fasse. D’où ces foyers de tension, ces guerres, ces génocides. Car pour des gens éduquées, tous les problèmes, même ethniques peuvent se résoudre àl’amiable, comme autrefoisautour d’un baobab.

Mais certains me diront qu’en Afrique, c’est impossible au regard des 1100 ethnies qui y existent, réparties en 99 groupes ethniques, dont 10 en Afrique du nord.

Pourtant, lorsque nous prenons les cas de l’Europe, il y’avait autant d’ethnies, sinon de langues. En France par exemple, c’est le latin, considéré comme langue savante, qui était imposé par l’église au Moyen Age. Elle n’était comprise quepar certains initiés et bourgeois.

Mais peu à peu, au Latin, s’est mêlée des idiolectes venant des langues populaires, et des étrangers. De cela est née le roman, divisé en plusieurs patois. C’est uniquement au XIIeme siècle que le Franciens, dialecte de l’île de France, composé de Latin, de Grec et d’autres langues locales et ancêtre du Français s’est imposé petit à petit. Aujourd’hui encore, en compte enFrance 75 langues qui sont considérées comme une richesse et faisant partie du patrimoine national du Pays , malgré l’usage du Français comme langue officielle. Et c’est le cas de toutes les langues Européennes.

Au Sénégal, 95 % de la population parlent Wolof (sous-groupe de l’Ethnie Lébou), ce qui peut s’expliquer par le fait que les Wolof, occupant les côtes et le centreont été en contact les premiers avec les étrangers, sont assez ouverts et métissés avec toutes les autres ethnies (on trouve tous les noms des autres ethnies chez eux).Au Mali 85 % de la population parle Bambara (également parlé au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso etc…). En Afrique centrale, le Lingala et le Swahili dominent, le Haoussa (Niger, Nigeria, Tchad, Soudan etc…). Indépendamment de tout cela, nos langues et nos ethnies ne sont pas sans liens, évidemment et peuvent être regroupées par groupe :exemple groupe Akan en côte d’ivoire et au Ghana, Mandé dans toute l’Afrique de l’Ouest ect…

Donc nous devons dépasser les clivages et rivalités ethniques qui sont souvent instrumentalisés par nos politiques et les occidentaux, pour trouver un consensus autour de nos langues nationales.

Par exemple, on pourrait créer le "Sénégalais", dont la racinesera le wolof, avec l’apport de mots d’autres langues ethniques, créant du coût de nombreux synonymes et enrichissant notre vocabulaire Africain, et renforçant également le sentiment d’appartenir à une seule nation et abattre les frontières ethniques. La même règle pourra s’appliquer avec une langue Malienne dont la base serait le Bambara. Je suis sûre que nos linguistes, scientifiques et autres experts dans ce domaine ne pourront être que passionné par cela.

Une chose est sûre : ne pas éduquer nos peuples dans nos langues nationales constitue la cause principale de l’échec de nos systèmes éducatifs, le manque de cohésion et de fierté nationale et du coup le retard que l’Afrique a toujours eu sur l’occident.

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Commentaires
M
je pense que c'est pas possible une seul langue pour l'afrique. même si l'unia a symboliquement fait du swahili la langue du continent. l'uniformisme est un paradigme occidental selon moi. notre continent si riche en langues, c'est une richesse a exploité. je vois plus l'idée de grandes langues sous régionales. le n'ko qui sert de support aux dialectes mandingues dans l'ouest, le mandombé pour le bantu du centre, etc, c'est magnifique. soyons fort dans la diversité. le plus important pour les peuples noirs, c'est d'avoir conscience qu'ils partagent une culture et une origine commune, et surtout le même destin. je suis pour l'abandon des langues coloniales, mais chacun avec la langue nationale de son pays, comme c'est le cas ailleurs dans le monde.
R
Bojour Aïda,<br /> <br /> Je n'avais pas réagi en son temps à ton article. Cependant il avait retenu mon attention. J'avoue que si je m'étais retenu de réagir c'était parce que je ne voyais absolument pas dans quelle direction aller concernant le sujet. Les réactions de Djé et de Brym ainsi que tes réponses ont déblayé suffisamment le terrain pour que je puisse dire ce que j'en pense sincèrement.<br /> Ce sujet revient souvent et nous ne sommes pas d'accord sur ce qu'il convient de fire. Je rejoins Djé pour dire que je ne vois pas pourquoi le bambara ou dioula (minorité insignifiante en Côte d'Ivoire mais constituant la principale population du Mali) serait la langue a retenir en Côte d'Ivoire parce que chacun la manipule un peu. Je ne vois pas comment et pourquoi je serais plus à l'aise en m'exprimant en Bambara ou diula qu'en français. Tout simplement parce que cette langue est africaine je dois l'adopter ? <br /> Je suis totalement d'accord avec toute l'analyse de Brym. Les langues ne se créent pas. Elles naissent grandissent et meurent selon le pouvoir qu'ils ont ou n'ont plus plus. Parfois le pouvoir l'impose mais ce sont les structures adminitraditives et commerciales qui font son succès.<br /> Les Akans de Côte d'Ivoire (52% du pays dans les années 70) ont des langues mais parlent tous l'Ashanti qu'ils pargagent avec des populations vivant au Ghana. L'Asahni est en ait le latin des Akan. Si l'Ashanti est enseigné, il aurait l'adhésion des Akans de Côte d'Ivoire et du Ghana. Ce qui constitue une forte populaion africaine. Si le Bambara est enseigné, il aurait l'adhésion d'une forte popuation de la dispora africaine en Côte d'Ivoire, l'adhésion des populations maliennes et peut-être celles de Guinnée. <br /> Tout cela semble bien abstrait. Contrairement à Djé, je ne pense pas en une langue africaine quand j'écris le français. Tout ce que j'apprécie, c'est que l'on continue à entretenir les langues aricaines. Les Ghanéens érivent même l'Ashanti. J'ai été surpris de découvrir une bible écrite en ashanti. bravo ! En France, il y a à peine une inquantaine d'années, on punissait les ptits français qui parlaient le breton, l'alsacien ou le basque dans la cour de récréation. Aujourd'hui on encourage son enseignemnt sans la volonté de vouloir les imposer comme des concurrentes du français.
B
Au Sénégal il y a déjà le wolof qui est une langue nationale. Or en CI ce n'est pas le cas parce que aucune langue n'a réussi vraiment à s'imposer. Le rapport entre les langues est d'abord un rapport de force. Il ne s'agit pas seulement de considérations culturelles. Quand une langue est dominante, cela est tellement clair que l'on a pas besoin de débats comme celui là pour en désigner une.<br /> Et je le redis, pour moi le Français n'est pas une langue étrangère, mais c'est surement le cas pour mes parents. Je suis né dans un environnement ou l'on parle français autant que ma langue africaine. Et quand je pense "chaussure" en français, je me représente l'image de la chaussure sans aucune traduction de ma langue africaine au français. Et quand je dis le même mot en langue africaine je ne fais aucune traduction du français, mais je vois immédiatement cette image.
A
@Brym<br /> il ne s'agit pas de d'inventer une langue d toute piéce du jourau lendemain comme tu sembles le penser, mais d'intégrer ou d'additionner si tu veux nos mots, articulés autour de la langue la mieux partager. Maintenant, pour éviter de créer des problèmes en abandonnant le Français comme tu dis ( il ne s'agit pas d'abandoner le Français qui nous permet toi et moi de communiquer, c'est impossible), et ne pas créer de différents ou frustations ethniques, on dira que nous parlons Sénégalais( et non pas Wolof), Ivoirien et non pas (Akan ou Dioulas etc...), Béninois ou niérin ( et non pas Fon ou Haoussa). Donc chauque ethnies apport ces mots, et c'(est déjàle cas dans la mojorité des pays Africains ou des mots de toutes les ethnies sont entrés dans le langage courant. Il s'agit d'apprendre avec la langue avec laquelle on pense, qui pourrait changer le rapport que les gens ont avec l'enseignement, l'information etc...qui sera beaucoup plus franc et engagé. Je répéte, aucun pays ne peut se développer avec une langue étrangère. Cites m'en un.
B
La langue est le moyen de communication d'un groupe d'individus, d'une communauté, d'une société. Elle est la manifestation du partage des mêmes réalités culturelles et socio-économiques. <br /> On ne crée pas une langue! Elle nait, grandit et meurt. Et c'est le fruit d'un long processus, qui prend des décennies, des siècles. Et quand une langue dépasse le cadre de sa société originelle, c'est soit le fait d'une hégémonie économique ou militaire. Tu parles fort justement de 75 langues régionales en France. Ces langues là sont restées régionales parce qu'il n'y a pas eu de domination économique et militaire des communautés qui les parlent. Nulle part dans l'histoire de l'humanité l'on a créé une langue. Qui est le créateur du bété? du dioula? du baoulé? du français? de l'anglais? Tu ne trouveras pas les créateurs, simplement parce qu'une langue c'est de multiples apports et surtout du temps, beaucoup de temps, énormément de temps.<br /> Et aujourd'hui, abandonner subitement le Français nous créera plus de problèmes que ça en réglerait. Et puis, depuis des dizaines d'années, plus d'un siècle, nous parlons le français, qui n'est plus simplement la langue de la france, mais également la nôtre. Je parlerai même d'"ivoirien" comme on parle d'"américain" au lieu d'"anglais". Oui, en Côte d'Ivoire le français n'est plus une langue étrangère! Le français que l'on parle à abidjan est très différent de celui que l'on parle à Paris; justement parce qu'il reçoit l'apport de nos langues. <br /> Quant au respect que ne nous témoigne pas la France, j'aimerais te dire que "le respect s'acquiert par la force et l'intelligence"; la force économique, mais aussi la force militaire. C'est parce que nous sommes pauvres que la france ne nous respecte pas. C'est parce que nous nous entretuons pour des péccadilles que la France ne nous respecte pas. C'est parce que nous célébrons la médiocrité dans nos pays que la France ne nous respecte pas.<br /> <br /> Bon je crois que j'ai assez parlé. J'aime beaucoup ton blog. Je vais t'ajouter à mes favoris.
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