Kamitophonie
Kamitophonie ou si nous parlions la même langue.
Si nous considérons la langue un comme moyen de communication, permettant devéhiculer des valeurs culturelles et sociales, aucune nation nepeut évoluer, et encore moins se développer dans une langue étrangère.
En Afrique 90 % des enfants passent les 15 premières années de sa vie à essayer d’acquérir un vocabulairedans une langue étrangère (dans notre cas le Français), qu’un enfant Français a déjà appris entre 0 et4 ans, sans pour autant yarriver. Donc il ne pourra, pendant le cycle primaire presque rien comprendre, tant sur le plan scientifique, que dans les autres matières telles que l’histoire, qui est très importante, que la géographie.
Arrivé à l’age adulte, cet enfant va regarder ou lire les différents journaux, sans pouvoir vraiment comprendre les informations.
Donc l’éducation de base dispensée en langue étrangère constitue les causes de l’échec de nos systèmes éducatifs. Quand on saitque dans cette mondialisation, l’éducation est le meilleur investissement que nous puissions faire pour espérer un jour voir nos peuples se relever, je ne dirai pas que l’Afrique noire est mal parti, mais qu’ellen’est pas partie du tout.
Car un peuple mal éduqué sera mal gouverné, quoi qu’on fasse. D’où ces foyers de tension, ces guerres, ces génocides. Car pour des gens éduquées, tous les problèmes, même ethniques peuvent se résoudre àl’amiable, comme autrefoisautour d’un baobab.
Mais certains me diront qu’en Afrique, c’est impossible au regard des 1100 ethnies qui y existent, réparties en 99 groupes ethniques, dont 10 en Afrique du nord.
Pourtant, lorsque nous prenons les cas de l’Europe, il y’avait autant d’ethnies, sinon de langues. En France par exemple, c’est le latin, considéré comme langue savante, qui était imposé par l’église au Moyen Age. Elle n’était comprise quepar certains initiés et bourgeois.
Mais peu à peu, au Latin, s’est mêlée des idiolectes venant des langues populaires, et des étrangers. De cela est née le roman, divisé en plusieurs patois. C’est uniquement au XIIeme siècle que le Franciens, dialecte de l’île de France, composé de Latin, de Grec et d’autres langues locales et ancêtre du Français s’est imposé petit à petit. Aujourd’hui encore, en compte enFrance 75 langues qui sont considérées comme une richesse et faisant partie du patrimoine national du Pays , malgré l’usage du Français comme langue officielle. Et c’est le cas de toutes les langues Européennes.
Au Sénégal, 95 % de la population parlent Wolof (sous-groupe de l’Ethnie Lébou), ce qui peut s’expliquer par le fait que les Wolof, occupant les côtes et le centreont été en contact les premiers avec les étrangers, sont assez ouverts et métissés avec toutes les autres ethnies (on trouve tous les noms des autres ethnies chez eux).Au Mali 85 % de la population parle Bambara (également parlé au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso etc…). En Afrique centrale, le Lingala et le Swahili dominent, le Haoussa (Niger, Nigeria, Tchad, Soudan etc…). Indépendamment de tout cela, nos langues et nos ethnies ne sont pas sans liens, évidemment et peuvent être regroupées par groupe :exemple groupe Akan en côte d’ivoire et au Ghana, Mandé dans toute l’Afrique de l’Ouest ect…
Donc nous devons dépasser les clivages et rivalités ethniques qui sont souvent instrumentalisés par nos politiques et les occidentaux, pour trouver un consensus autour de nos langues nationales.
Par exemple, on pourrait créer le "Sénégalais", dont la racinesera le wolof, avec l’apport de mots d’autres langues ethniques, créant du coût de nombreux synonymes et enrichissant notre vocabulaire Africain, et renforçant également le sentiment d’appartenir à une seule nation et abattre les frontières ethniques. La même règle pourra s’appliquer avec une langue Malienne dont la base serait le Bambara. Je suis sûre que nos linguistes, scientifiques et autres experts dans ce domaine ne pourront être que passionné par cela.
Une chose est sûre : ne pas éduquer nos peuples dans nos langues nationales constitue la cause principale de l’échec de nos systèmes éducatifs, le manque de cohésion et de fierté nationale et du coup le retard que l’Afrique a toujours eu sur l’occident.