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Aphrika
6 juillet 2008

La Tabaski de Bouki-l'hyéne

     Il y'a longtemps, bien longtemps, les hommes vivaient en parfaite harmonie avec les animaux de la brousse. Ces derniers étaient invités à toutes les cérémonies, festins, fêtes réligieuses que les hommes, dont on connaissait la réputation de festifs avaient inventés, pour divers prétextes. Au village de N'Doumélane, qui était le village des animaux de la brousse, le griot avait annoncé à tous la nouvelle, que la fête de la Tabaski, ou fête du mouton sera célébrée le surlendemain. Alors, tous les habitants de N'Doubelane, Gayndé-le-Lion, Leuk-le-lièvre, Mbam-le-phacochère, Golo-le-singe, Ndiomor- sène- le- lapin etc..., enfin, tous se donnèrent donc rendez-vous, au village des hommes, le lendemain, à l'heure où le soleil sera bien haut dans le ciel, pour déguster de la viande de mouton. Mais Bouki-l'hyéne, dont la fourberie, la gourmandise et le manque d'intelligence étaient connus dans tout N'Doumélane et même au delà jusqu'au village des hommes, décida de trouver une solution, pour manger et  guarder beaucoup, beaucoup de viande pour toute la saison séche. C'est que Bouki-l'hyène se croit plus malin  que tout le monde. Il a donc réfléchi presque toute la nuit et pensa avoir trouvé la solution. Le lendemain, il décida de se rendre au village des hommes. Arrivé là bas, il alla taper à la  case du roi. Aprés les salutations d'usage, et autres salamalek, Bouki-l'hyène déclina la raison de sa visite au chef qui est surpris devant tant de courtoisie . C'est qu'il ne vient jamais que la nuit au village des hommes, pour voler ou tuer des chèvres ou moutons appartenant à autrui!

-- Bour-le- Roi, comment allez vous? avez vous la paix chez vous? et la famille? et vos sujets? tout le monde se porte -t-il bien?  demanda Bouki

-- La paix seulement Bouki, tout va trés bien Bouki, et chez vous? répondit le roi.

-- Moi ça va trés bien, la famille se porte bien. Seulement, je suis venu pour la fête de demain répondit Bouki.

--Ah? fit le roi surpris, auriez-vous un empêchement par hasard pour demain? il ne faut pas rater ce festin! dit le Roi

--Oh non! au contraire, dit Bouki-l'hyène. Seulement, pour éviter de venir trop tôt, je voulais vous demander ceci: dés que vous avez fini de dépecer le mouton, faîtes le moi savoir en parlant avec le Tam-Tam. Comme cela, je viendrais immédiatement.

-- Eh bien, si ce n'est que pour ça, il n'y a pas de problème, ta demande est acceptée, le rassura  le Roi.

--Merci beaucoup, Bour-le- Roi, et passez une bonne journée!  répondit-il en se courbant devant le roi. Et Bouki s'en fut.

   Seulement, Bouki ne s'arrêta pas là. Il alla taper à toutes les cases du village, et répéta la même chose à tous.

   Le lendemain matin, aprés avoir attendu vainement Bouki pour partir à la fête, les habitants de N'Doumélane s 'y rendirent  par petits groupes en se disant qu'il préparait sûrement un autre de ses coups tordus, dont ils ont fini de s'habituer.

  Bouki attendit leur départ pour s'y rendre tout seul . Arrivée à l'entrée du village, il tendit l'oreille. Soudain, un roulement de Tam-Tam retentit, et le coeur de Bouki bondit. Il décoda le message qui disait : < Ohé, Ohé,  Bouki-l'hyéne, on a finit de dépecer le mouton, vient donc prendre ta part!>. Bouki se précipita en direction de la case d'où venait le roulement du Tam-Tam. Juste avant d'arriver à la case, un autre battement de Tam-Tam se fit entendre! et Bouki ne réfléchi qu'une fraction de seconde avant de se decider à faire demi-tour, et aller vers la deuxième case qui venait de l'appeler. Et Bouki continua ainsi car à chaque fois, il craignait de perdre sa part de viande offerte.  Au même moment, l'odeur de la viande grillée lui chatouillait  les narines. Mais il ne se décida pas à se rendre dans une case, malgré le soleil qui  devenait de plus en plus haut dans le ciel et la fatigue. Pourtant la faim le tenaillait, car il avait décidé de ne pas dîner la veille pour faire de la place au festin.

Puis, soudain, il se rendit compte que les Tam-Tam s'étaient tus. il se décida alors à se rendre dans l'une des cases. Mais là, il n'y avait plus de viande.  Les autres avaient tout mangé et il ne restait que des os. Il alla à la case suivante et fit le même constat,et  ainsi de suite, ainsi de suite.

Arrivé chez Bour-le- Roi, celui-ci lui expliqua qu'il était arrivé trop tard, et qu'il ne restait que les tripes,dont il finit par se contenter. Alors, il expliqua sa mésaventure au roi, consterné et compatissant. Et c'est ainsi que Bouki ne mangea pas de la viande ce jour là!

Sans doute, s'il avait discuté avec Kocc Barma Fall*, aurait-il apprit qu' en voulant trop gagner, on risque de tout perdre!

 

*Kocc Barma Fall: savant et philosophe Woloff, dont la sagesse, était reconnu par tous. D'ailleurs la langue Woloff est souvent appelée la "langue de KOCC BARMA"!

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Commentaires
D
J'aime bien ce genre de conte, je te fais suivre l'adresse d'une association ivoirienne qui en retranscrit<br /> http://grest.ivoire-blog.com/archive/2008/01/11/les-contes-du-grest.html<br /> @ plus
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